VILLE MORTE : L’ECHEC QUI DIT TOUT

Grisé par l’engouement de la campagne électorale dont ils n’avaient pas le monopole par ailleurs, Martin Fayulu et Lamuka viennent de se réveiller sur une terrible réalité de leur déphasage avec le souverain primaire qui a refusé de répondre à leur appel à une ville morte. D’ailleurs, ils n’en avaient cure, eux qui ont toujours joué à la manipulation pour faire capoter le processus électoral et provoquer les conditions d’une transition sans Kabila, principal objectif de leur combat.

La ville morte décrétée par « Lamuka » a lamentablement fait flop. Si, à Butembo, l’on a observé une confrontation entre les forces et des manifestants, c’est simplement parce que la ville morte avait été décrétée ici par la société civile locale. Rien à voir avec l’appel politique de Lamuka.

Mais comme on pouvait s’y attendre, et J.M Kabund de l’Udps l’avait prévenu, la plate-forme soutenant Fayulu a voulu a voulu se débiner de ce fiasco en prétextant le retard avec lequel ils ont convoqué une ville morte. Ils ne convaincront personne puisqu’ils ne pouvaient pas avoir un délai par rapport au motif de la réintégration des contrées exclues des élections pour le 30 décembre.

Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois que les radicaux de l’opposition essuient un tel échec qu’ils finissent par mettre sur le compte d’une impréparation. Lors d’une manifestation similaire après une virée à l’étranger, ils avaient subi le même sort pour se cacher derrière le même prétexte.

La réalité dans cet échec cuisant est que Lamuka et ses sociétaires sont en total déphasage avec le peuple. Grisés par l’engouement de la campagne électorale, ils ont oublié qu’immobiliser ce peuple à domicile toute une journée c’est toucher à sa survie qui est quotidienne. Ce peuple sait que cette pratique des villes mortes n’a rien apporté par le passé en sorte qu’y faire recours aujourd’hui résonnerait comme une claque dans son amour propre en cherchant à jouer avec ses émotions pour des fins sans aucun rapport avec ses véritables aspirations profondes.

Lamuka ne connaît donc rien des profondes aspirations des Congolais et n’en a cure d’ailleurs. Attelage politique de l’étranger, cette organisation a un agenda sans aucun rapport avec le Congo mais plutôt avec les intérêts de certains individus (Katumbi et Bemba qui veulent intégrer le processus électoral) et leurs lobbies occidentaux, à commencer par certains miniers pour qui Fayulu a promis de réviser le nouveau code minier.

Pour mener à bien son équipée, Lamuka a tout fait pour manipuler l’opinion nationale et internationale à travers les médias en jouant le martyr lors de certaines confrontations lors de la campagne électorale alors que ce sont ses hommes qui ont toujours joué à la provocation. Le discours conflictuel développé tout au long de cette campagne n’était donc pas fortuit puisqu’il visait à entretenir la tension, provoquer une déflagration et marquer un coup d’arrêt au processus électoral afin de créer les conditions d’un renversement du régime. Autrement, on ne comprend pas comment ni pourquoi une force politique assurée de gagner les élections promettait de contester les résultats au cas où c’est l’adversaire qui serait proclamé vainqueur.

Autant donc de pièges dont a été jalonné le processus électoral qui viennent de buter de façon éloquente contre un obstacle de taille : le peuple, souverain primaire. Leçon cinglante : Lamuka ne justifie d’aucune assise sociologique et ne doit prétendre à aucun leadership.

Adolphe Muzito, idéologue de Lamuka, n’avait-il pas prévenu que Fayulu n’est pas leur candidat mais leur porte-parole (cheval de Troie dans le processus électoral) pour obtenir une transition de deux ans ? Jusqu’à ce jour, il ne s’est jamais dédit.

JEK

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